Publié le 22 décembre 2008 à 20h00 | Mis à jour le 22 décembre 2008 à 20h47
Julie Payette prête pour son prochain voyageimage invalide[justify]
Julie Payette retournera dans l'espace à la mi-mai à bord de la navette Endeavour. Elle agira à titre d'ingénieure de bord lors de sa mission de 16 jours.Photo: PC La Presse Canadienne
Longueuil
Julie Payette se dit prête pour son premier périple en dix ans vers la Station spatiale internationale, prévu en mai prochain.
«
Mon mari, Billie Flynn, est pilote d'essai principalement pour l'aviation militaire, alors il fait un travail pas mal plus risqué que le mien», a affirmé l'astronaute québécoise, lundi, en entrevue.
M. Flynn a également servi au sein des Forces canadiennes pendant 23 ans et a effectué des missions de combat au-dessus du Kosovo et de l'ex-Yougoslavie.
Mme Payette a ajouté qu'il était «très ordinaire» pour ses deux garçons, âgés de 5 et 15 ans, d'avoir une mère qui se déplace dans l'espace en navette spatiale et un père qui pilote de «très rapides» avions à réaction.
«
La plupart des jeunes autour d'eux ont aussi des parents qui sont issus du milieu (de l'espace), alors ils ne sont pas différents des autres», a-t-elle affirmé.
Mme Payette a précisé que ses fils trouvaient plus intéressant de parler à des vedettes rock ou encore à des joueurs de hockey et de basketball.
L'astronaute âgée de 45 ans retournera dans l'espace à la mi-mai à bord de la navette Endeavour. Elle agira à titre d'ingénieure de bord lors de sa mission de 16 jours.
Mme Payette sera responsable des opérations robotiques. Elle aura notamment l'occasion de manipuler trois différents bras robotiques, soit le Canadarm, le Canadarm2 et le bras japonais, à bord la navette et de l'ISS.
«(Il s'agit) de l'une des dernières très grandes missions de construction de la Station spatiale internationale», a-t-elle indiqué.
«Nous allons avoir cinq sorties dans l'espace et nous allons manipuler trois bras robotiques différents.»Le dernier voyage dans l'espace de Mme Payette remonte à 1999, alors qu'elle est devenue la première Canadienne à visiter le laboratoire spatial.
À la suite de ce vol, Mme Payette a travaillé en Russie et en Europe pendant quatre ans afin de contribuer à la préparation de missions spatiales à venir.
Selon Mme Payette, un écart aussi long entre deux missions n'est pas inhabituel.
«L'essentiel du travail d'une mission spatiale se fait au sol, a-t-elle dit. La plupart de nos travailleurs sont au sol et ils passent des années à préparer les missions, et en tant qu'astronautes, nous prenons part à ça.»
Néanmoins, l'explosion de la navette Columbia, en février 2003, a compliqué le retour dans l'espace de Mme Payette.
À la suite de la tragédie, qui a fait sept morts, la NASA a attendu trois ans et demi avant de recommencer à envoyer des navettes dans l'espace.[/justify]
Source:
http://www.cyberpresse.ca/sciences/astronomie-et-espace/200812/22/01-812609-julie-payette-prete-pour-son-prochain-voyage.php---------------------------------------
Publié le 21 décembre 2008 à 05h00 | Mis à jour le 21 décembre 2008 à 05h00
Julie Payette: une astronaute les pieds sur terreb]
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Julie Payette est devenue en 1999 la première Québécoise à s'envoler dans l'espace, à bord de la navette Discovery.
Photo: PC
Mathieu Perreault La Presse
[justify]En mai, Julie Payette s'envolera à bord de la navette spatiale Endeavour. Depuis près d'un an, elle s'entraîne sans cesse en prévision de ce vol, dont le but est d'installer un laboratoire japonais à bord de la station spatiale. Mais pour le moment, l'astronaute de 45 ans revient au pays pour un Noël en famille.
Q Vouliez-vous devenir astronaute quand vous étiez enfant?
R Oui, mais c'était un souhait comme ça, comme en font beaucoup d'enfants. Mes premiers souvenirs de l'espace, c'était dans le gymnase où on nous montrait des images d'Apollo. Mes parents m'ont dit que, quand Armstrong a fait ses premiers pas sur la Lune, en 1969, j'étais probablement couchée. Je me souviens de la jeep lunaire, mais ça, c'était plus tard, dans les dernières missions.
Q Comment se déroule votre entraînement?
R Depuis septembre, ça a déboulé. Il y a beaucoup d'entraînement, nous sommes dans le simulateur presque tout le temps.
Q Vous sentiez-vous rouillée?
R Pas trop. Ça fait plusieurs années que je suis capcom (responsable des communications au sol durant les missions), alors je suis toujours dans les opérations, les protocoles, je fais beaucoup de simulations de problèmes, d'erreurs et de défaillances. On ne perd pas la main. Quand on recommence un entraînement, on se requalifie pour tous les systèmes de la navette. J'ai fait une douzaine d'examens après ma nomination en février dernier.
Q Quel examen est le plus difficile?
R L'examen de robotique est très difficile. On doit par exemple évaluer la trajectoire à suivre pour ramener un astronaute qui a un problème durant une sortie spatiale. Il y a un système secondaire de pressurisation, mais il ne dure que 20 minutes. D'habitude, les mouvements des mains robotiques sont vérifiés et revérifiés par des équipes de gens très, très brillants mais, durant l'examen, il faut décider seul et rapidement. Et si on coule à l'examen, on ne part pas.
Q Vous êtes-vous déjà retrouvée dans une situation dangereuse?
R Dans des petits avions, j'ai vécu toutes sortes de situations. C'est pour ça que les astronautes doivent continuer à en piloter. Si on rate une procédure dans un simulateur, on ne meurt pas. Mais dans un avion, l'impact est réel. J'ai déjà été dans un avion qui a eu du givre sur les ailes alors que je ne m'y attendais pas. J'ai déjà été frappée par la foudre en avion, j'ai déjà perdu un moteur.
Q Frappée par la foudre?
R J'étais dans un jet d'entraînement T38, au-dessus du Tennessee, il y a deux ou trois ans. On voyait au radar qu'on se rapprochait d'une cellule orageuse importante. On essayait de joindre les contrôleurs au sol, mais il y avait trop de trafic. On s'est trop rapprochés et j'ai senti deux décharges électriques à travers les boucles du harnais du parachute du siège éjectable, qui passe juste dans l'aine. On a dévié tout de suite sans attendre le O.K. des contrôleurs.
Q Avez-vous eu peur?
R Non. On a peur quand on est dans une situation qu'on ne connaît pas. À l'entraînement, on refait les mêmes gestes d'urgence 20 fois, alors quand vient le temps, on sait quoi faire. Ensuite, comme tout être humain, quand l'adrénaline tombe, on se dit : « Wow, j'ai été frappée par la foudre. » C'est pour ça que je ne vole jamais en monomoteur dans les nuages : c'est une situation inconfortable parce que je n'ai pas le contrôle. Le principe d'un monomoteur, c'est que si le moteur flanche, on atterrit rapidement. Si les nuages sont bas, ce n'est pas nécessairement possible. Je prends encore souvent mon Cessna, mais j'attends de bonnes conditions météo.
Q L'entraînement va-t-il s'intensifier?
R Oui. On va simuler chaque jour de vol avec l'équipe au sol - l'arrimage, la séparation, avec des imprévus - et il y aura aussi des simulations d'urgences graves comme une dépressurisation ou un incendie. De 40 à 50 heures de simulation sont prévues chaque semaine. Et en plus on doit faire des vols d'entraînement en Californie, en Floride et au Texas, d'où on revient tard le soir.
Q Voyez-vous vos enfants, à travers tout ça?
R On essaie de libérer les fins de semaine et, autant que possible, les soirées. On essaie de prévoir pour expliquer aux enfants quand on ne sera pas là. Par exemple, en février, nous irons quelques jours au Japon.
Q Quels sont vos projets pour les Fêtes?
R On a congé, alors je vais revenir au Canada pour passer les Fêtes avec ma famille au Québec et celle de mon mari en Ontario. Je n'ai pas le droit de skier, par contre. Il y a toute une liste de sports, comme le motocross ou l'avion acrobatique, que les astronautes ne doivent pas pratiquer durant les 12 mois précédant leur départ. Normalement, j'aime le ski alpin, et je fais la traversée de la Gaspésie en ski de fond.
Q Quels sont vos souvenirs des Noëls de votre enfance?
R J'avais une très, très grande famille étendue. On faisait le réveillon et, le 25, on allait voir mes grands-parents paternels et maternels. On était chanceux, ils habitaient les uns en face des autres à Montréal, on n'avait qu'à traverser la rue. J'ai longtemps chanté dans un choeur polyphonique, de l'âge de 8 ans jusqu'à 16 ans, et toute la famille venait m'entendre à la messe de minuit, à la cathédrale de Montréal.
Q Êtes-vous croyante?
R Je préfère ne pas répondre.[/justify]
Source:
http://www.cyberpresse.ca/dossiers/les-grandes-entrevues/200812/20/01-812243-julie-payette-une-astronaute-les-pieds-sur-terre.php