Le souci après c'est que les pysK te bourrent de médocs avec pleins d'effets secondaires et te"forcent" subtilement à ne plus croire en rien. d'un peu exceptionnel..
D'autres témoignages svp?.
Henri Michaux et les Gouffres (à propos de l’expérience mescalinienne)
Communication de FRANÇOIS EMMANUEL à la séance mensuelle du 12 mai 2007
de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique
(...) Voilà certes pour la mescaline mais la « mes » n’est pas le chanvre, ni la psilocybine. Chaque produit étant d’ailleurs à appréhender comme quelqu’un plutôt que quelque chose, nous dit Michaux, quelqu’un : une présence habitante que l’on a envie de cerner, qualifier, caractériser, anthropomorphiser. Ainsi le chanvre se révèle à l’usage être « un poney plutôt qu’une auto de course », il donne une euphorie légère, une légèreté du corps, une hyperacuité auditive et tactile, des visions inconstantes, plutôt construites et comme sournoisement piégées.
Mais infiniment plus observable ou plus manipulable que la mescaline, il offrira l’occasion de tenter de saisir la pensée en marche, cette autre visée de Michaux : « saisir le saisir », en se servant de cette chambre d’échos et d’affleurement inconscient qu’est l’esprit sous haschisch.
Quant à la psilocybine, extraite d’un champignon hallucinogène, elle peut-être aussi une autre « explorée », mais elle est lourde, très lourde, écrasante, « désingularisante », occasion d’une noyade ou d’une dérive en eau lourde à l’hôpital Sainte Anne mais qui nous donne l’occasion d’assister par la lorgnette féroce de Michaux au spectacle des quatre médecins qui l’assistent :
«
…car enfin il fallait bien reconnaître que c’était moi qui subissais le cataclysme psilocybique, non eux, et c’étaient eux qui prenaient l’air déshabité de zombis et tels que, s’il n’y avait pas tant de choses étranges à Sainte-Anne le portier eût dû hésiter tout à l’heure à les laisser sortir dans l’état où ils étaient. Rigides, en bois, mal agencés, mal conçus, essais lamentables d’imitation de têtes d’hommes fait par un paysan sculpteur du dimanche dans un canton suisse, leur groupe était ahurissant » (C. G. NRF, poésie Gallimard, p. -).
(...)
Pour sûr, il faudrait inviter les jeunes apprentis psychiatres à lire et relire les Situations gouffres. Elles sont bien plus parlantes que toutes les nosologies officielles et les descriptifs de symptômes repris dans les bibles psychiatriques, parce qu’elles s’appuient sur une expérience personnelle et une somptueuse langue d’écrivain. Faire côtoyer en faculté de médecine Henri Ey et Henri Michaux, prescrire aux étudiants la lecture de ce poète barbare, sauvage arpenteur de nos gouffres, voilà qui ne déplairait sans doute pas à l’auteur d’Un certain Plume. Gageons qu’il en rirait de son rire de faune, déroutant et joueur. »
Source :
https://www.arllfb.be/ebibliotheque/communications/emmanuel120507.pdf