Le sujet est vaste, pourtant Costagliola a examiné ces cas plutôt rares dans la masse de témoignages,
l'Hypothèse Socio-Psychologique est insuffisante, les rationnalistes ont donc inventé le "Modèle Réductionniste Composite" faisant intervenir plusieurs causes imbriquées pour les expliquer.
"II.1. Une hallucination hypnagogique ou hypnopompique. Ce sont de bien grands mots pour un symptôme bénin et fréquent qui, comme le nom l’indique, survient au réveil ou à l’endormissement, illusions grossières visuelles ou auditives très courtes toujours autocritiquées. Rien à voir avec les états divers doctement étalés : faux souvenirs, transfert inconscient, rêves remémorisés, rêve éveillé, paralysie du sommeil. Le dernier, son nom l’indique, ne survient pas à midi dans un jardin, et à garder plutôt en diagnostic différentiel d’une abduction au lit.
II.2. La fabulation. Le syndrome décalqué de l’anglais de personnalité encline à la fabulation, nouvelle forme clinique découverte d’hypnose, ficelée autour de quelques cas pour les besoins d’une publication dans un périodique de pointe. Diagnostic basé sur ses réactions délirantes liées à sa certitude d’avoir été visité par un engin d’un autre monde : pourquoi moi ? Qu’y avait-il dedans ? Quelle forme de vie possible dans un engin si petit ? propos décrétés incohérents parce qu’ils refusent ce diagnostic a priori. De toutes façons, en nosologie psychiatrique, la fabulation n’est pas une hallucination et relève de la mythomanie. Qui ne naît pas pour 20 minutes.
Puis on revient longuement à la paralysie du sommeil par erreur de copier coller probable. Et toujours pas à leur place des regrets de manque d’informations : a-t-il mangé avant ou après l’épisode ? est-il allé au travail l’après-midi ? Pourquoi n’y serait-il pas allé ? Il n’a perdu que vingt minutes et n’avait d’après eux aucune raison d’avoir eu peur. Et s’il est allé le soir à la gendarmerie, c’est qu’il avait autre chose à faire avant.
II.3 Une hallucination d’origine psychiatrique. L’escalade verbeuse plafonne au délire. Diagnostic basé de façon ambiguë à la fois sur le témoignage et sur l’interprétation ovnienne qu’il en fait, décrétée discours incohérent. Ils évoquent sans le dire deux diagnostics proches mais de gravité différente. Soit une bouffée délirante unique de 20 minutes, traduite par une hallucination à scénario ovnien complexe et précis autant qu’étrange. Soit la manifestation d’une psychose chronique qui en implique d’autres fréquentes incompatibles avec une vie de chercheur. Et il faudrait chercher d’autres symptômes que la croyance aux ovnis qui est bien banale si l’on croit en avoir fait une observation.
II.4. L’hallucination neurologique : la crise d’épilepsie temporale, perte de contact avec la réalité avec hallucinations complexes en relation avec la reconnaissance des visages. Ce sont des crises gravissimes à répétitions traitées par la chirurgie. Diagnostic exclu ici. S’il en souffrait avant, pourquoi aurait-il été surpris et couru au gendarme et non au médecin, et si c’était la première crise, elle ne serait pas restée unique et la suite gravissime se saurait.
Les auteurs semblent croire que l’accumulation gratuite de scénarios différents s’excluant les uns les autres serait convaincante, alors qu’elle signe au contraire le peu de valeur attribuable à chacun. Cela fait penser aux diagnostics étiologiques différentiels étalés en fin d’observation clinique par un externe studieux avant de se rallier à l’un d’eux. Et les auteurs sentent nécessaire d’ouvrir un deuxième front."