En ce moment, je relis, car je l'ai retrouvé! Pas par hasard, car il n'existe pas:
"Le jardin révolutionnaire de E. R. Papon. Edité par l'auteur en 1975.
En voici un petit extrait:
VIE SIMPLE
Ne dit-on pas que les gens heureux n'ont pas d'histoire?
Il faut croire que nos ancétres n'ont guère eu le temps d'étre heureux avec toutes les guerres et les catastrophes qui jalonnent le passé de l'humanité.
Et de nos jours, peut-on dire que nous sommes dans une période si paisible, avec toutes les misères qui déferlent sur le monde?
Comment pouvons nous résoudre la famine dans le monde et ne pas nous laisser abrutir par les propagandistes politiques, les idéologistes, si nous ne voyons pas clairement les bases solides d'une vie simple?
Nourrir son esprit de théories est un processus de lutte sans fin car la réalité vient à chaque instant en déranger les érrements.
Mais les théoriciens sont particuliérement tétus et aveugles, obstinés dans leurs erreurs, car ils veulent défendre un point de vue, coute que coute, et, s'étend identifié avec une idée, on la défend contre vents et marées.
C'est le conditionement et on s'y accroche volontiers comme une moule sur son rocher.
Ainsi, on demande des méthodes et des recettes, car on a été élevé dans des écoles déformantes de méthodologie et de conformismes médiocres et sans générosité. Et on voudrait enfermer dans les futailles pourries de la tradition, les jus de fruits vivants de la saison nouvelle.
C'est une dégradation qui se produit, et au royaume des aveugles, les borgnes sont les rois.
Découvrir la fausseté des idéologies, le mirage qu'elles représentent, c'est se débarasser d'un lourd fardeau et on peut alors se consacrer à une oeuvre originale. Un atiste, dans l'instant de création, n'est à la remorque d'aucune tradition, ni idéologie sinon il serait complétement paralysé.
Nous avons besoin de voir cela trés clairement et si on veut découvrir le sens d'une vie simple qui n'est pas l'abnégation du progrès technologique, mais une compréhension de ses limites et de son sens.
De trés bonne heure, le matin, les oiseaux chantent et le jour nouveau contient toutes les infinies possibilités de ce qui est en dehors du temps. Si l'esprit s'est clarifié des problèmes de la veille, il est disponible pour un travail neuf et original. C'est à partir de là que la simplicité de ce qui est sans passé transforme. Si nous ne nous rendons pas compte que notre éxistence se construit et se détruit à chaque seconde, la vie passe aprés l'idéal.
Un esprit de simplicité n'a ni idéal, ni croyance car cela entretient la peur, facteur de détérioration à tous les niveaux. La liberté ne peut fleurir qu'en dehors de toute peur, contrainte ou avidité et la simplicité est son royaume. Le jardin des idées étant clarifié, il y a alors de la place pour l'inconnu. La simple observation de ce qui est en dehors de toute tradition. Une intelligence qui n'appartient à personne peut seule transformer le monde.